Au début du 20e siècle, la presse locale, bénéficiant des libertés acquises au début de la 3e République, a pris une importance considérable. Les journaux de chef-lieu d’arrondissement ou de canton sont très lus en milieu rural et dans les petites cités. Ils sont souvent l’œuvre d’un rédacteur unique qui travaille "à coups de ciseaux". Chaque dimanche, les lecteurs de l’arrondissement ont à leur disposition « l’Echo de Paimboeuf » présent depuis 1844. En 1903, "Le Pays de Retz" journal politiquement plus radical apparaît, l’opposition des deux journaux va animer pendant près d’une décennie la vie locale, en particulier pendant les périodes électorales. Voici quelques exemples d’articles concernant Pornic que nos prédécesseurs pouvaient lire dans L'hebdomadaire de Julien Bouvron, imprimeur à Chauvé, ou dans celui de Ferdinand Goyaud de Paimboeuf lors de l'été 1904.
A Propos d’embellissement : lettre d’un lecteur (extraits) Le Pays de Retz N° 79 du 31 juillet1904
" … A Pornic il est facile de satisfaire tout le monde en améliorant les voies d’accès. D’abord la rue qui relie la place du Marchix à celle de
Le rédacteur du Pays de Retz apporta ce commentaire : « … Les embellissements proposés doivent être soutenus par le Conseil municipal qui nous le savons apporte tout son zèle aux intérêts de
Ce texte qui témoigne d’une époque ne connaissant pas la limitation de vitesse et le radar automatique, montre la pression électorale du milieu rural. L’auteur récidiva la semaine suivante dans « L’Echo de Paimboeuf ».
Les Régates de Pornic : Compte rendu (extraits) Le Pays de Retz N° 82 du 21 août1904
Favorisées par un temps superbe, les régates de Pornic avaient attiré dimanche une foule considérable, les trains de Nantes sont arrivés complètement bondés. Les régates sont annoncées pour un heure. Les embarcations, alignées par catégories, sont au mouillage en rade de
De la côte le coup d'œil est splendide. Toutes ces voiles aux dimensions variées qui se profilent à l'horizon ressemblent à un oiseau gigantesque aux ailes déployées, offrant le plus gracieux aspect. Longtemps on aperçut les embarcations qu'on perd presque de vue au virage de
Enfin le soir une fête vénitienne, une retraite aux flambeaux à laquelle prenait part l'harmonie de Trignac, un brillant feu d'artifice et un grand bal au casino terminaient très agréablement cette belle journée de fête.
Et pourtant les régates sont menacées, le comité d'organisation réuni à la mairie de Pornic le 11 juillet sous la présidence du député Jules Galot et du vice président Martial Caillebotte (frère du peintre) se plaint amèrement du peu d'intérêt manifesté par les commerçants et menace purement et simplement de supprimer cette manifestation (Le Pays de Retz du 17 juillet 1904). La décision d'organiser une réunion hippique à la Tocnaye dès cette année est peut-être une conséquence de cette désaffection.
Les courses de Pornic : L'Echo de Paimboeuf du 7 août 1904
"La plus coquette et la plus mondaine de nos stations balnéaires vient de combler un gros vide qui existait dans le programme de ses attractions en organisant pour 1904 une réunion de courses. La nouvelle société donnera sa réunion d'ouverture le 4 septembre prochain dans le parc de la Tocnaye."
Programme des courses : (Le Pays de Retz N° 82 du 21 août1904)
1ère course – Prix du casino de Pornic (trot monté)
2ème course – Prix de la Tocnaye (galop)
3ème course – Prix du Bois Rouaud (galop)
4ème course – Prix de Gourmalon (trot monté)
5ème course – Prix de la Noëveillard (haies, getlemen (sic) et jockeys)
"De nombreux trains entre Nantes Etat et Pornic seront mis à la disposition des voyageurs.."
La réunion du 4 septembre fut un succès, elle avait été précédé de celle de Paimboeuf le 28 août, mais à Port Saint Père, on dut faire grise mine. Les courses sur l'hippodrome de la Torterie le 21 août furent boudées par … les concurrents, qui ont probablement préférées la nouveauté pornicaise et les prix offerts par le député Galot et le marquis de Juigné :
A Port Saint Père, "…il de manquait que les chevaux … deux partants à chaque épreuve, c'est vraiment trop peu quand cela se renouvelle 3 ou 4 fois sur 5 …" (Le Pays de Retz du 28 août 1904)
Introduction et commentaires Patrice Pipaud, janvier 2006